Il y a des rencontres où l’on voudrait que le temps s’étire.
Il y a des gens dont la simplicité est une force.
Il y a des rencontres où l’on voudrait que le temps s’étire.
Avec Benoît, c’est exactement ce qu’il s’est passé : une conversation sans fin, pleine de digressions, d’éclats de rire, d’anecdotes improbables et de pépites – au sens propre comme au figuré.
J’étais venue rencontrer un gemmologue.
Je suis repartie avec l’impression d’avoir voyagé sur plusieurs continents et d’avoir écouté un passionné profondément humain, dont le regard sur le monde est aussi fin que celui qu’il porte sur les gemmes.
Le monde dans la poche


Benoît, c’est un citoyen du monde avec un œil de joaillier.
Formé d’abord à la cheville, il connaît les bijoux par la main, avant même de les lire à la loupe. Il s’est ensuite formé en gemmologie auprès du GIA, et ce double bagage lui donne une expertise très concrète et rare.
Il sait comment on monte une pierre, comment on la taille, comment on la met en valeur.
Mais là où il excelle, c’est dans la rencontre.
Rencontre avec les tailleurs traditionnels du Sri Lanka.
Rencontre avec les burneurs, ces artisans capables de transformer la couleur d’un saphir d’un seul regard et d’un feu maîtrisé.
Rencontre aussi avec les clients, les voyageurs qu’il emmène dans des circuits gemmologiques sur mesure, jusqu’à 25 mètres sous terre, au cœur des mines.
Et puis, il y a ses récits… Ce jour où il a été mordu par un chien en Inde.
Sa rage (au sens propre !) soignée tour à tour en Asie et en Europe.
Ses allers-retours entre la Place Vendôme et les mines de Ratnapura.
Ses projets de voyage au Japon, en Amérique du Sud, et au-delà.
Avec Benoît, les pierres sont un prétexte. Le vrai sujet, c’est l’humain.
Une discussion qui rebondit – et qui continue
Nous avons parlé longtemps. Avant l’interview, après, entre deux coups de fil, entre deux éclats de voix dans l’open space.
Et je crois que l’essentiel est là : sa parole circule, se transmet, se partage.
Il ne cherche pas à épater. Il raconte, simplement.
Et on écoute, intensément.
Saphirs, Sri Lanka, savoirs



Sa spécialité ? Le saphir.
Mais pas seulement celui qu’on imagine bleu royal, parfait et lisse.
Il parle aussi des saphirs de couleur, de ceux que l’on chauffe, de ceux que l’on garde bruts.
Il vous explique pourquoi le brut a une poésie incomparable, pourquoi les imperfections racontent une histoire, pourquoi certaines teintes sont recherchées par les connaisseurs.
Il vend des pierres, oui. Mais il partage surtout un regard : sur la gemme, sur le geste, sur l’origine. Et il tisse autour de ça un réseau de confiance entre lui, ses clients, ses partenaires, et tous les artisans qu’il rencontre.
La gemmologie, avec Benoît, c’est un voyage à facettes multiples.
Et les pierres deviennent, dans sa bouche, des personnages.
