RENCONTRE #0 – L’Art de faire de l’or

entre montagne et lac

Il y a 2 ans en Suisse, un beau matin sur le lac Léman, je rencontre un ami d’un ami… de ceux qui sont plutôt dans la discrétion. Actionnaire d’une grande entreprise dans la joaillerie, l’horlogerie, je l’ai harcelée pour savoir quand je pouvais visiter l’usine et pas si je pouvais la voir… après un train, un TER suisse entre lac et montagne, en pleine campagne, je passe 3 heures sur le site à découvrir la fonderie , les ateliers de fabrication… et je découvre une usine suisse de celle qui fond l’or et fabrique des éléments de montre ou de bijoux pour des marques et des sous-traitants… Une fonderie c’est assez fantastique car ca reste un métier vieux comme le monde… chauffer l’or dans des fours et couler l’or en lingot en résumé..

grenaille d or
grenaille d or

C’est exceptionnel de voir ça et de se rendre compte de ce qui se passe quand c’est fait de manière industrielle. Dans cette usine, ils fabriquent des pièces en sous-traitance, des éléments pour des bagues, comme des corps de bague, chaton ou d’autres mouvement usinés plus perfectionnés.

J’ai été bluffée par leurs machines Primacon alignées toutes en longueur et ou en îlots, par le travail des techniciens et ingénieurs à surveiller la bonne marche de ces mastodontes.

Imaginez une machine qui fait une superficie de 2m³ et des dizaines de machines avec leurs bras articulés usinant des pièces pour des mécanismes de montres. C’est un ballet d’axes qui s’orientent, trouent, percent, creusent, fraisent, guillochent grâce à des programmations prévues dans ce sens. J’adore en plus voir les changements d’outillages… je vous jure c’est magique de rapidité et de dextérité… bref je suis fan !

Pourtant dans la joaillerie, c’est pas toujours bien vu … il y a toujours un vieux combat d’arrière garde … entre les fontes et les usinages… Mais l’usage n’est pas le même , la précision du travail aussi et les résultats sont clairement différents. Ces quelques heures de retour, je les ai faites sur un petit nuage d’avoir visité cette usine, d’avoir questionné ces hommes sur leur métier et leurs réalisations de masses oscillantes ou de châtons.

Bien sûr j’ai repéré les pièces de pleins de marques. Ce genre d’usine est sous traitante pour tout le monde autour du globe. Leur discrétion est à la hauteur de leur professionnalisme suisse.

Sur le chemin de retour, j’étais dans mes pensées et je me disais quelle dommage de ne pas visiter des endroits comme ça et de ne pas échanger avec des professionnels au savoir si spécifique et si important. Bien sûr du fait des matières précieuses, la discrétion est le premier argument du secret ; leurs célèbres partenaires aiment leur fameuse discrétion autant que leur savoir-faire et les compétences de ces spécialistes.

Visiter cette usine « en douce » ou « en catimini » m’a donnée l’idée de rencontrer et de parler de ces personnes qui travaillent dans des domaines si différents et essentiels et toujours autour de la joaillerie, des ateliers et de les rencontrer. Avec des personnes que je ne connaissais pas, j’ai discuté et échangé et j’ai remarqué que si les premières minutes sont toujours celles qui sont difficiles parce qu’on brise la glace de la timidité et que l’on ne se connaît pas forcément, je sais que chaque personne qui aime ce qu’elle fait, sait mieux que personne en parler et après la discussion ne se finit jamais.

La méthode est simple ; un micro entre nous et on l’oublie. C’est parti, on évoque les parcours et je trouve le sujet dans lequel l’invité parle sans s’arrêter. Place à la voix vibrante de la passion pour son métier, son univers, ses anecdotes, son histoire !

Vu que je me suis introduite jusque chez les Suisses pour voir leur usine, j’ai bon espoir de rentrer dans les ateliers à Paris et de rencontrer toutes ces personnes captivantes sur mon chemin. En plus j’ai un gros défaut, je déteste que l’on me dise NON ! dites le vous bien !

Alors ne soyez pas timide car je vous trouverai et vous verrez « Parler de soi n’est pas difficile » et faire partager ce savoir, cette histoire est un vrai engagement professionnel pour tous ceux que je rencontre.